Rétablir les impôts des entreprises et des revenus au niveau de 2008

Le 29 janvier

Au même moment où le ministre des Finances Blaine Higgs fait sa tournée de consultation prébudgétaire dans la province, l’administration Alward refuse de reconnaitre la réalité. Son administration prétend, tout comme les Libéraux, qu’il suffit de réduire les impôts et de gruger dans les programmes et les services aux citoyens pour que ces réductions créent pour le gouvernement de nouveaux revenus et relancent ainsi la croissance économique. Or c’est une erreur qui s’apparente à la pensée magique. 

Les Libéraux avaient utilisé cette argumentation pour faire leurs changements irresponsables au niveau d’imposition dans leur budget de 2009. Les centaines de millions de dollars nécessaires pour les soins de santé, les programmes d’éducation et les services sociaux ont été perdus avec ces réductions aux impôts personnels et aux impôts aux entreprises. On prétendait alors que ces niveaux d’imposition inférieurs créeraient de la croissance et augmenteraient les revenus d’impôt. Mais, ce n’est pas ce qui est arrivé. Au contraire, la province a dû s’endetter davantage pour compenser ces réductions d’impôt.

Devant l’évanouissement du fantasme d’une expansion économique qui aurait été enflammé par les réductions d’impôts, les Conservateurs prétendent maintenant que ce sont les gaz de shale qui vont miraculeusement résoudre nos problèmes. Juste un autre rêve.

Une fois le stade de déni dépassé, ils restent seulement deux options : 1) vous coupez dans les soins de santé et dans le filet de protection sociale, ou bien 2) vous augmentez les impôts au niveau de 2008.

Pour sa part, le Parti vert ne se fait pas d’illusion à ce propos. Dans son for intérieur, le Parti vert sait très bien que nous devons réaliser nos limites et payer nos dus environnementaux et financiers.

Le déficit ne disparaitra pas comme par magie. Les revenus d’impôt doivent revenir au niveau de 2008 avant que des compressions aux programmes et aux services commencent à vraiment nous faire mal. Ce rétablissement retournerait 350 millions de dollars dans nos coffres et nous permettrait de payer pour les soins de santé et l’éducation.

Et contrairement à une augmentation de la TVH, les impôts sur le revenu sont progressifs, c’est-à-dire que leur augmentation va plutôt affecter les personnes qui touchent des revenus plus élevés; en somme, cela signifie qu’elles ne pourront plus s’acheter autant de produits de luxe et que, contrairement aux augmentations de la TVH, les augmentations d’impôt n’affecteront pas le cout des nécessités de la vie.

Il faut que nous considérions les impôts autrement. Les impôts sont les moyens dont nous avons besoin pour nous payer les soins de santé nécessaires, pour offrir à nos enfants une éducation et pour prendre soin des personnes les plus vulnérables de notre province. Pourtant, les Conservateurs et les Libéraux réussissent à diffamer les impôts. Le système d’imposition est aussi l’outil primaire pour combattre les inégalités entre les riches et le reste de la population. Aujourd’hui nos taux d’imposition sont trop bas pour payer les services que nous chérissons, alors nous sombrons dans les dettes et l’écart entre les riches et les pauvres ne fait qu’augmenter.

Le Nouveau-Brunswick est actuellement la province avec les taux d’imposition les moins élevés à l’est de la Saskatchewan. Il est difficile de s’attendre à ce que le reste du pays nous transfère des paiements si nous n’imposons pas un taux d'impôt sur le revenu des gens et des entreprises.

Des politiciens traditionnels diront que la population ne veut pas d’augmentation d’impôt. C’est peut-être vrai, mais c’est pourtant ce qu’il nous faut.

David Coon
Chef, Parti vert du Nouveau-Brunswick