Les visées de Trump sur le Canada doivent être prises au sérieux
Ce n'est pas une blague. Le président élu Donald Trump déclare qu'il envisagerait d'utiliser la force économique pour prendre le contrôle du Canada. Pouvez-vous imaginer la réaction si la chancelière allemande tenait de tels propos à l'égard du Royaume-Uni ou de la France ? Cela déclencherait un incident diplomatique international conduisant à une condamnation générale du commentaire par les dirigeants du monde entier. Cela ne s'est pas produit dans notre cas.
Pensez-y. Le futur président de la nation la plus puissante de la planète déclare qu'il envisage d'imposer un tour de vis économique au Canada jusqu'à ce que nous lui cédions notre souveraineté.
La réaction des politiciens fédéraux a été décevante. Le premier ministre a déclaré qu'« il n'y a pas la chance d’une boule de neige en enfer que le Canada devienne une partie des États-Unis ». Bien sûr, il a raison. Nous ne renoncerions pas volontairement à notre souveraineté, mais il ne s'agit pas d'une invitation à être absorbé par les États-Unis.
Dans ce monde bizarre de l'autre côté du miroir, un journaliste a demandé à Trump s'il utiliserait la force militaire pour annexer le Canada. Il a répondu qu'il n'y avait pas songé. Cela serait réservé au Groenland et au Panama.
Dans le cas du Canada, il pense qu'il suffirait d'appliquer des mesures économiques écrasantes qui provoqueraient l'effondrement de l'économie canadienne. Pas besoin de troupes. Il semble croire que les capitaines d'industrie, les premiers ministres provinciaux et un nombre suffisant de citoyens ordinaires décideraient que l'adhésion aux États-Unis est la seule voie de salut face à l'effondrement de l'économie.
Les trois quarts de la valeur des exportations canadiennes sont destinés aux États-Unis, tandis que près des deux tiers de nos importations proviennent de ce pays. Dans ces conditions, il pense que l'application de pressions économiques paralysantes à notre pays conduira à sa capitulation.
Il ne fait aucun doute que Trump et ses conseillers milliardaires seraient ravis d'effacer la frontière canado-américaine pour faciliter l'accès au pétrole et au gaz canadiens, aux minéraux stratégiques, aux ressources en eau douce et à l'Arctique.
Trump mettra-t-il à exécution sa menace de lancer un assaut économique tous azimuts contre notre pays ? Peut-être. Ce type a publiquement menacé d'utiliser l'armée américaine pour s'emparer du Groenland. Nous devons donc nous préparer.
D'abord et avant tout, nous ne devons pas passer à travers le miroir et succomber à ses menaces. Nous devons nous rassembler en tant que pays et rester forts face à l'agression économique de Trump. Le premier ministre doit être prêt à mettre en place un cabinet multipartite pour repousser un assaut économique généralisé s'il se produit.
Le discours persistant de rhétorique anti-canadienne qui sort de la bouche de Trump, et sa propagande incessante sur les avantages pour les Canadiens de devenir Américains, visent à normaliser l'idée d'une prise de contrôle de notre pays. Plus il en parlera, plus cela semblera être un objectif réalisable pour ses partisans, tant aux États-Unis qu'au Canada.
Lorsque l'Allemagne a annexé l'Autriche en 1938, en violation flagrante du traité de Versailles, les signataires du traité ont accepté l'annexion dans un acte d'apaisement qui allait avoir des conséquences terribles.
Comme veut le dicton, « ceux qui ne tirent pas les leçons de l'histoire sont condamnés à la répéter ».
La plus grande erreur que les Canadiens peuvent commettre est de rejeter les menaces de Trump. Comme tous les tyrans, nous devons nous opposer à Trump en tant que pays et en tant que peuple. Pour ce faire, il faudra du courage et sans doute quelques sacrifices. L'apaisement n'est pas une option.
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David Coon est le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick et le député de Fredericton-Lincoln à l'Assemblée législative.
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