Un budget qui ébranle l’égalité des chances, les collectivités et l’environnement

18 MARS 2009

Le parti Vert, le plus nouveau des partis politiques du Nouveau-Brunswick, n’a pas accordé la note de passage au budget provincial.  Selon la présidente du parti, Janice Harvey, ce budget conduira la province directement dans la direction opposée aux principes établis dans la Charte des principes du parti

« Son retrait de la taxation progressive et des principes d’une aide sociale démocratique sont les aspects les plus révélateurs de ce budget, » observe Harvey.  En se référant à l’effondrement de la structure de taxation progressive en seulement deux tranches de revenus, elle fait remarquer :  « Cela représente presque l’abandon de la tradition progressive d’établir un système de taxation qui distribue plus équitablement la richesse générée par le système économique. »  Les changements au système de taxation du gouvernement vont réduire d’une façon importante les taxes payées par les gens qui gagnent bien leur vie par rapport à ceux dont les revenus sont modestes.  Par ailleurs, le nouveau taux d’imposition des revenus des sociétés est fixé à 8 %, le taux le plus bas du pays.  Ces deux mesures représentent une diminution importante des revenus de taxation nécessaires pour financer les services publics qui atteindront plus de 400 millions de dollars en quatre ans.


Selon Harvey, le gouvernement s’accroche encore à la théorie discréditée de la l’Institut Fraser et de l’Institut atlantique des études de marché selon laquelle la diminution des taxes des sociétés et des détenteurs des revenus les plus élevés stimulera les investissements et attirera les travailleurs.  Mais au contraire, affirme-t-elle, « ce modèle économique éculé de l’effet de diffusion n’a réussi qu’à élargir l’inégalité entre les riches et les pauvres, qu’à faire rétrécir la classe moyenne et à détériorer les services publics. »

Harvey prédit que les réductions de la taxation ne feront rien pour stimuler l’économie durant cette récession, mais qu’au contraire elles provoqueront des déficits énormes sans autre planification préalable pour compenser la perte des revenus, que la mise à pied de centaines d’autres personnes et la réduction des services.  « Cela va porter un dur coup au concept d’égalité en emploi qui a été à la base de la maturation du Nouveau-Brunswick, en réduisant notre capacité à financer nos services éducatifs, de santé et sociaux déjà déficients.  Ce gouvernement utilise le couvert de la récession et la bonne volonté du public d’accepter de grands déficits au nom de la stimulation de l’économie pour procéder à un énorme transfert des richesses publiques vers le secteur privé par l’entremise de changements régressifs à la taxation. »

Le chef du parti par intérim, Mike Milligan ajoute, « Ce budget ne fait rien pour placer notre économie sur une meilleure assise de durabilité écologique.  Au contraire, il remet plus de fonds discrétionnaires dans les poches de ceux qui en ont le moins besoin et dont les dépenses créent les plus grandes empreintes écologiques.  Et pendant ce temps, il n’offre rien aux gens qui n’ont presque rien pour boucler leur fin de mois, et dont les dépenses additionnelles amélioreraient leur sécurité personnelle et familiale tout en ayant des impacts écologiques minimes. »

Il a aussi critiqué les promesses « de mesures incitatives » faites au centre énergétique à Saint-Jean.  « Soutenir avec des dollars de taxation la stratégie de développement économique la plus dommageable envers l’écologie est le summum de la démence.  Ce centre du pétrole, du gaz et du nucléaire est la version néo-brunswickoise des sables bitumineux.  Nous devrions diriger nos efforts pour réduire notre dépendance économique envers les énergies non renouvelables, et non pas l’accroître.  Chaque dollar dépensé pour des projets destructeurs de l’écologie est un dollar qui n’est pas consacré à une véritable durabilité. »

Le parti Vert commence une série de forums publics ce samedi à Fredericton pour développer des politiques pour une économie durable et socialement juste.  Ces politiques seront par la suite approuvées par les membres lors d’une future convention politique.