11 novembre 2012
Ce poème a été écrit par mon grand-père, Horace Coon, lorsqu’il servait son pays en France durant la Première Guerre mondiale. Il avait 23 ans. Il a expédié ce poème à son père au Canada qui l’a fait publier dans le journal local.
Mais pourquoi?
Par Horace W. Coon
Une terre, belle, riche, fertile et tellement bonne,
Penchant légèrement vers la mer du Nord,
Côtes et vallées, champs verts et murmures de ruisseaux dans les bois,
Jadis tant de paix, de bonheur et de liberté,
Maintenant terrorisée par un fléau dévastateur,
De ses poumons, un dernier souffle s’élève;
Sa beauté est flétrie, presque ravagée;
Je m’attarde, je médite – MAIS POURQUOI?
Blotti dans un trou humide et froid,
Creusé dans la terre, à peine
Un abri pour un homme sans foyer,
Endroit pour sauter comme dans une tanière,
Un lit, deux couvertures et pour oreiller son sac;
Au-dessus, bien haut un fusil chargé
Comme protection dans une nuit éclairée
Par incendies et explosions – MAIS POURQUOI?
Un chez-soi, tellement loin d’un trou, d’une tranchée ou d’une cabane,
Et pourtant proche dans son cœur, par raison ou par loyauté,
On dirait tranquille, tous conforts en place,
Pourtant mère, sœurs, amoureux, anxieux;
Parce que là-bas, lieu grouillant d’épreuves
Un frère, un fils, un bienaimé peuvent tomber
Victime d’un ennemi redoutable, qui montre au monde
Combien la haine rage encore au cœur des humains – MAIS POURQUOI?
Oh! Pourquoi cette désolation? Pays dévasté,
Frappé comme par la peste? Hommes s’entredéchirant
Comme des chiens déchainés, face à face,
Hommes enragés, leur foyer déserté,
Ah! Pourquoi cet enfer? Et nous pauvres mortels
Oubliant le jugement du Très-Haut :
Dieu comprend – Il nous reste à percevoir
Comment lamentablement nous avons échoué – MAIS ENCORE POURQUOI?
“HWC” – quelque part en France, 1916.
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