Le virage vert

Vendredi dernier, David Alward a décrit les efforts des citoyens pour empêcher la fracturation comme une tentative de bâtir une tête de pont pour contrer le programme économique des conservateurs. Vraiment?

Pourtant le problème réside dans l’intention du premier ministre d’accroitre notre dépendance envers le secteur du pétrole et du gaz; en effet cette intention est déphasée par rapport à la réalité d’aujourd’hui. En dépit des inévitables conséquences de la fracturation sur la population et l’environnement et dans le contexte de l’aggravation de la crise climatique, Alward adopte une stratégie fondée sur le pillage et la pollution. Un nombre croissant de Néobrunswickois se tait maintenant. Nous avons vu ce film déjà et nous ne voulons plus le revoir.

Par contre, la vision du Parti vert est de construire une nouvelle économie verte, c’est une vision partagée par plusieurs Néobrunswickois. C’est une véritable tâche à accomplir, bâtir un Nouveau-Brunswick durable qui fournit une prospérité partagée et persistante pour tous et qui établit dans une économie respectueuse de l’environnement et socialement juste. C’est la raison pour laquelle le Parti vert a été fondé sur notre scène provinciale il y a quatre ans.

La vision du Parti vert pour le Nouveau-Brunswick est de bâtir une économie autour d’emplois verts durables à la manière de certains emplois qui existent déjà au Nouveau-Brunswick. On peut voir de tels emplois en agriculture biologique et dans l’alimentation de proximité, dans les technologies des réseaux intelligents, en éducation et en formation, dans le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC), dans la fabrication de technologies propres, dans les énergies renouvelables et dans l’efficacité énergétique sans oublier dans les produits d’une forêt durable. Voilà ces secteurs économiques qui nous fourniront les emplois dont nous avons besoin pour bien vivre.

Imaginons les armoires de cuisine de chacun remplies de produits alimentaires biologiques locaux, des matériaux de construction produits sans d’immenses coupes à blanc et de fréquentes pulvérisations; des maisons pour tout le monde qui ne coutent presque rien à chauffer; des milliers de génératrices alimentées par des énergies renouvelables dans les collectivités qui alimentent un réseau électrique intelligent, des garderies accessibles pour tous dans chacune des écoles, un système de transport en commun pratique, des centres de santé communautaires avec des équipes de soins axées sur la collaboration qui travaillent avec les médecins de famille; une scène vibrante pour les arts et la culture locale; et une réconciliation avec les Premières nations afin que nous puissions suivre ensemble le sentier de la durabilité.

Cette nouvelle économie verte doit fournir des moyens décents d’existence pour tous, et permettre à la population de prospérer dans des collectivités vibrantes. Celle-ci se développera à partir d’entreprises qui travaillent pour nos collectivités afin d’accroitre les biens communs au lieu de les épuiser. Ce sont des petites et des moyennes entreprises, des coopératives et des entreprises sociales qui formeront la base de l’économie du Nouveau-Brunswick. Le capital nécessaire pour démarrer et faire progresser ces entreprises proviendra d’investissement de fonds locaux dans des obligations communautaires et dans des fonds d’investissement pour le développement économique.

Comment pouvons-nous mettre en place cette nouvelle économie verte? Nous devons explicitement choisir la voie de sortie qui mène à la durabilité et à l’équité. La bienveillance et le partage sont les assises de ce parcours.

Et nous pouvons commencer avec une stratégie de remplacement des importations en identifiant ce que nous pouvons produire et offrir au Nouveau-Brunswick au lieu d’envoyer notre argent hors province pour acquérir les biens et services dont nous avons besoin. Acheter des biens et trouver des services localement conserve la circulation de notre argent dans notre économie, et crée des emplois ici au lieu d’ailleurs.

Le mouvement vers l’établissement d’un système d’alimentation local est un exemple de remplacement des importations. Chaque action quotidienne pour acheter des denrées et manger un repas crée des emplois partout au Nouveau-Brunswick lorsque ces produits alimentaires sont produits localement. On pourrait chauffer nos maisons avec des poêles à granules de bois et des pompes à chaleur produites ici au Nouveau-Brunswick, et on pourrait aussi s’éclairer avec de l’électricité renouvelable produite localement.

Le Parti vert préconiserait une nouvelle infrastructure verte telle qu’un réseau intelligent pour Énergie NB. Un réseau électrique intelligent avec des fibres optiques à haut débit permettrait une expansion spectaculaire de la génération d’électricité renouvelable, créerait une demande pour des technologies d’entreposage d’électricité, et stimulerait la demande pour des véhicules électriques. L’expertise d’Énergie NB serait en demande partout au monde.

Quelle serait la source de capitaux pour financer cette transformation? Nous pourrions créer des outils d’investissement comme des obligations communautaires et des fonds d’investissement en développement communautaire conçus pour ralentir l’envol de la richesse hors de notre province et la rendre disponible pour le développement économique de nos collectivités. Nous anticipons un rôle de leadeurship pour nos coopératives de crédit et nos caisses populaires dans la création de bassins de capitaux de placement.

De nouveaux investissements du secteur public proviendraient d’un fonds de transformation économique. Ce fonds recevrait ses revenus d’une surtaxe carbone sur le pétrole, le charbon et le gaz naturel importé dans la province. Un prélèvement spécial sur les taxes foncières payées par les marchés à grande surface contribuerait aussi à ce fonds de transformation. Des redevances grandement majorées sur les ressources seraient versées dans un nouveau fonds des ressources patrimoniales et les intérêts de ce fonds pourraient appuyer la transformation économique recherchée.

Le Parti vert est porteur d’une vision audacieuse de l’avenir de notre province. Nous croyons que c’est une vision partagée par plusieurs qui souhaitent faire partie d’une société qui choisit la bienveillance et le partage, la qualité de vie et l’espoir comme valeurs distinctives.

David Coon est le Chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick